Chronologie

1955-1977

1955-1977

1955

En visitant l’Espagne, Niki de Saint Phalle découvre l’œuvre de Gaudí, et notamment le Parc Güell, à Barcelone. Cette découverte, qui la bouleverse, la conduira un jour à créer son propre jardin de sculptures en utilisant divers matériaux et objets de récupération, éléments essentiels de son art.

1960-1961

Niki fait découvrir à Jean Tinguely le Palais idéal de Joseph Ferdinand Cheval, un postier qui a construit le palais de ses rêves d’enfant à Hauterives, dans la Drôme. Plus tard, Tinguely présentera l’œuvre du Facteur Cheval aux néo-réalistes.

1962

Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely se rendent en Californie et visitent les Watts Towers de Simon Rodia, au sud de Los Angeles.

1966

Niki participe à la réalisation de Hon pour le Moderna Museet à Stockholm. Le succès international que rencontre cette œuvre la conforte dans son désir de construire son propre jardin de sculptures. À Stockholm, Niki et Jean Tinguely collaborent avec le jeune artiste suisse Rico Weber qui restera pendant de nombreuses années leur assistant et collaborateur, et jouera un rôle important dans la création du Jardin des Tarots.

 

 

1972

Niki de Saint Phalle travaille désormais avec Robert Haligon, fabricant de polyester installé à Paris, pour la production de ses sculptures monumentales et de ses multiples.

1974

En juin, Niki crée un modèle pour l’Assiette-fontaine (ou Nana-fontaine) qui sera agrandi en 1990 et installé au Jardin des Tarots en mars 1993. Après son hospitalisation pour un abcès pulmonaire provoqué par plusieurs années de travail avec le polyester, Niki de Saint Phalle effectue un séjour de convalescence à Saint-Moritz. C’est là qu’elle retrouve Marella Caracciolo Agnelli, une ancienne amie rencontrée dans les années cinquante à New York. Niki lui fait part de son rêve de créer un jardin de sculptures inspiré des symboles du tarot. Les frères de Marella, Carlo et Nicola Caracciolo, mettront à sa disposition un terrain en Toscane, à Garavicchio, afin qu’elle y réalise son rêve. Pendant près de vingt ans, la création du Jardin des Tarots mobilisera toutes ses pensées et toute son énergie.

1975-1977

Niki de Saint Phalle fait à nouveau un long séjour dans les Alpes suisses où elle travaille à la conception de son jardin de sculptures et des figures qui incarneront et exprimeront les significations mystiques, les énergies et les associations liées au tarot.

En 1977, Ricardo Menon devient son assistant. Il le restera pendant dix ans.

Palais Idéal du Facteur Cheval, 31 Décembre 1961 (Larry Rivers, Clarice Rivers, John Ashbery, Niki de Saint Phalle, Jean Larcade) Photo: © Inconnu Niki de Saint Phalle au Parc Guëll, Barcelone, 1955. Photo: © Inconnu

1978-1980

1978-1980

1978

Niki entreprend la construction du Giardino dei Tarocchi à Garavicchio, en Toscane, sur un terrain de Carlo et Nicola Caracciolo. Inspirée par les arcanes majeurs du tarot, elle se lance dans la fabrication d’une série de maquettes qui préfigurent les sculptures monumentales qu’elle réalisera pour son Jardin des Tarots.

Niki de Saint Phalle fait la connaissance de Pierre Marie Lejeune à Paris, dans l’atelier où elle fait réaliser ses tirages et ses sculptures. Elle l’engage pour l’aider à peindre les sculptures de la Fontaine Stravinsky à Paris.

1979

Niki de Saint Phalle vit la plupart du temps en Toscane où elle établit les fondements de son Jardin. Pendant les dix années qui vont suivre, elle y passera la plupart de son temps et y sera aidée par de nombreux amis et admirateurs.

Originaire d’un village voisin, Ugo Celletti commence à y travailler. Parlant de lui, Niki écrit: «Ugo, le postier, a été le premier à travailler pour moi, il a commencé par les chemins et petit à petit il est monté en grade, il a mis le grillage sur les constructions en fer qui devaient tenir le ciment. Plus tarad, Ugo me demanda s’il pouvait mettre les miroirs et les céramiques sur les sculptures, il est devenu un poète des miroirs.» Au fil du temps, de nombreux habitants des environs viendront travailler au Jardin. Ceux qui sont cités ici ont fait l’impression la plus durable mais il y en a eu beaucoup d’autres.

À New York, la Gimpel & Weitzenhoffer Gallery présente une exposition consacrée aux maquettes, photographies et projets monumnetaux de Niki de Saint Phalle. Cette exposition sera reprise dans plusieurs villes des États-Unis.

1980

En avril, Niki de Saint Phalle entreprend la réalisation de la Papesse et du Magicien, premières sculptures architecturales du Jardin des Tarots. Elle commence par la Papesse, qui représente la force et la créativité féminines. De 1980 à 1982, Jean Tinguely et son équipe suisse, composée de Rico Weber et de Seppi Imhof, commencent à souder les armatures en fer du premier groupe de sculptures qui comprend aussi l’Impératrice (le Sphinx).

Pierre Marie Lejeune se rend pour la première fois au Jardin des Tarots où Niki a l’idée de recouvrir ses œuvres de céramiques et de miroirs. Pierre Marie, qui collacorera pendant longremps avec elle, sillonne la Pologne, la Tscécoclovaquie, la France, l’Allemaagne, la Belgique, l’Italie et les États-Unis afin de découvrir de nouveaux matéiaux et de nouvelles techniques. Il fera manufacturer des matériaux spécialement pour Niki et selon ses spécifications: ainsi mettra-t-il au point un procéde pour revouvrir de mosaïques ses sculptures et chargera-t-il son épouse d’alors, Isabelle Dunoyer de Segonzac, de diriger un atelier à cette fin. Niki lui donnera également carte blanche pour créer des bancs, des meubles ainsi que d’autres objets pour le Jardin des Tarots.

Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely sur le site du futur Jardin des Tarots, vers 1979. Photo: © Laurent Condominas Soudage de l'armature Photo: Rico Weber / © Etat de Fribourg Suisse / Musée d’art et d’histoire Fribourg Suisse

1981-1982

1981-1982

1981

Niki de Saint Phalle loue une petite maison près de son Jardin. Elle embauche des ouvriers de la région pour l’aider dans sa gigantesque entreprise. Au fil des années, leurs efforts contribueront largement au succès du projet. Les travaux se poursuivant dans le Jardin des Tarots, l’artiste néerlandais Dok van Winsen rencontre Niki à Amsterdam avant de collaborer avec Jean Tinguely (tout comme Niki) à la réalisation du Cyclop à Milly-la-Forêt. Fin 1981, Dok se rend pour la première fois à Garavicchio.

1982

Dok van Winsen rejoint l’équipe et succède à Jean Tinguely pour la réalisation de l’armature métallique des sculptures. «L’agrandissement de mes maquettes était fait parfaitement grâce à l’œil médiéval de Jean Tinguely et Dok Winsen», écrira Niki. Toutes les armatures des sculptures monumentales ont été faites de barres d’acier soudées, formées grâce à une force brute sur les genoux de l’equipe.»

Tonino Urtis rejoint l’équipe comme assistant de Dok van Winsen pour souder les barres de fer utiles aux premières œuvres sur lesquelles travaillent Jean Tinguely et son équipe suisse: la Papesse, le Magicien, l’Imperatrice ainsi que le Soleil et l’Arbre de vie. Ces structures sont réalisée presque simultanément, car Niki aime travailler sur plusieurs projets en même temps. À la fin de l’année, tout est prêt pour commencer la projection du ciment.

Niki de Saint Phalle crée un parfum portant son nom pour la société américaine Jacqueline Cochran, un flacon bleu et or frappé d’un logo polychrome qui représente des serpents entrelacés. Elle se rend dans plusieurs villes des États-Unis pour en faire la promotion et utilise les recettes pour aider au financement du Jardin des Tarots. Elle subit sa première crise d’arthrite rhumatoïde, maladie qui la fera souffrir le restant de ses jours.

Armature de L'impératrice, Le Magicien, et La Papesse. Photo: © Giulio Pietromarchi Soudage des armatures de L'impératrice. Photo: Rico Weber / © Etat de Fribourg Suisse / Musée d’art et d’histoire Fribourg Suisse Membres de l'équipe avec grue pour soulever Le Soleil. Photo: © Inconnu

1983

1983

1983

Elle s’installe dans l’immense sculpture en forme de sphinx qui porte le nom d’Impératrice. Elle lui servira de maison et d’atelier pendant les sept années suivantes où elle travaillera intensément pour achever le Jardin.

Pour recouvrir ses sculptures, Niki décide d’utiliser, en plus des miroirs et du verre, des céramiques. Son ami et assistant Ricardo Menon fait la connaissance de Venera Finocchiaro, professeur de céramique à Rome. «Elle deviendra la céramiste du jardin», écrit Niki. «C’était l’immersion totale. Elle vivait au jardin et répondait à ma demande de fabriquer de nouvelles choses en céramique n’ayant pas été réalisées avant. Le travail magnifique parle de lui-même.»

Cette année-là, Dok van Winsen, assisté de Tonino Urtis, soude le deuxième groupe de sculptures architecturales: l‘Empereur, la Tour, le Pape, la Justice (à l’exception des bras de la balance qui seront réalisés plus tard par Urtis avec des barres d’acier inoxydable), et la chapelle, qui devait initialement abriter le Pendu. Mais lorsque Jean Tinguely subit une opération du cœur, Niki se fait la promesse que, si l’operation réussit, elle lui dédiera une petite chapelle. C’est alors qu’elle décide de placer le Pendu dans l’Arbre de vie. La sculpture du Pape (celle que préfère Jean dans tout le Jardin, d’après Niki) est commencée par Dok van Winsen et terminée par Tinguely.

Une fois la soudure terminée, une autre couche de fer, plus fine, est appliquée sur l’ensemble des sculptures, suivie d’une double épaisseur de grillage. Lorsque l’armature en fer des sculptures architecturales est prête, on fait appel à une entreprise hautement spécialisée, la société De Villa, de Ventimiglia, pour couler le béton. De Villa projette le béton sur les premières œuvres. Lorsque ce travail est achevé, l’intérieur de l’Imperatrice est revêtu d’un matériau isolant puis d’une épaisseur de grillage. Plus tard, l’enterprise sera rappelée et, avant de projeter la dernière couche de ciment blanc, elle appliquera un couche de goudron afin de protéger l’Impératrice de la pluie.

La Force (le Dragon) est réalisée avec du fer, du ciment et de la mosaïque. Dok van Winsen commence à travailler sur cette sculpture et y reviendra périodiquement en fonction de l’évolution des idées de Niki concernant la surface en mosaïque. La Force sera achevée en 1989.

Niki crée une maquette pour la Lune (arcane nº XVIII). En 1983-1984, Tonino Urtis exécute la toute première mosaïque de la main du Magicien. Pendant l’été 1983, Gérard Haligon et Pierre Marie Lejeune peignent le Soleil. Ce sera la première mission de Pierre Marie au Jardin. Entre 1983 et 1995, il y reviendra quatre ou cinq fois par an pour des séjours d’environ une semaine. Entre 1995 et 2002, ses visites s’espaceront.

Membres de l'équipe s’apprête à pulvériser le ciment, décembre 1982. Photo: © Inconnu Aramature et ciment a l'intérieur de L'impératrice, 1983. Photo: © Giulio Pietromarchi L'impératrice avec ciment et la couche de goudron. Photo: © Dok van Winsen

1984-1985

1984-1985

1984

Marco Iacotonio commence à travailler au Jardin des Tarots. Il termine le ciment à la main. De 1984 à 1987, Niki de Saint Phalle y travaille en permanence, la plupart des œuvres principales étant presque achevées.

Pierre Marie Lejeune et Gérard Haligon effectuent le moulage du serpent, à la base de la Papesse et font les premières céramiques en les moulant directement sur le ciment du serpent avec de la terre crue. Les céramiques seront achevées par Venera Finocchiaro.

Niki crée septembre une maquette pour la Tempérance (arcane nº XIV), une pour la Mort (arcane nº XIII) et une pour le Choix (ou les Amoureux, arcane nº VI). Toutes trois seront fabriquées en polyester par Robert Haligon et ses fils, Gérard et Olivier.

Le coulage du ciment est terminé pour les autres sculptures architecturales (l’Empereur, la Tour, le Pape et la Justice) avec l’aide de l’équipe de Niki qui a appris à se servir des bétonneuses et effectue de longues journées de travail. Un petit four est acheté pour cuire la céramique avec laquelle on fabrique de petites tesselles qui sont collées sur la bouche de la Papesse. Les yeux et le visage du Magicien sont couverts d’éclats de miroir. Les premières cuissons de céramiques sont exécutées par l’épouse de Dok van Winsen, Tonia, puis par Venera Finocchiaro qui se joint à Niki pour recouvrir de céramiques presque toutes les œuvres du Jardin tel qu’on le connaît aujourd’hui. Deux nouveaux fours sont achetés. Désormais, toutes les céramiques sont cuites sur place.

Les miroirs à l’extérieur de la Tour sont commencés en 1984-1985. Également commencé en 1984, le grand serpent de la Papesse est terminé en 1985 avec des céramiques moulées. Le visage du Magicien est achevé lui aussi à la même époque. Des œuvres inspirées des figures du tarot de Niki sont ecposées à la galerie Gimpel Fils, à Londres, et chez Gimpel & Weitzenhoffer à New York.

1985

Jean Tinguely construit une machine pour la Tour qu’il intitule Eos. Cette sculpture en fer soudé (3 x 4 mètres) munie d’un moteur électrique symbolise la colère de Dieu. Parmi les autres machines créées par Jean Tinguely pour le Jardin des Tarots, il y a notamment la Fontaine de la Fortune (une variation sur le thème de la Roue de Fortune), une sculpture en fer munie d’un moteur électrique et installée en 1998 dans le bassin situé au pied de la Papesse. Il a également réalisé l’Injustice, sculpture en ferraille, objets de récupérration, lampes et moteurs électriques, qui sera enfermée à l’intérieur de la Justice (arcane nº VIII) avec un énorme cadenas. À l’extérieur est ecrit ceci: «Jean Tinguely a piégé l’Injustice à l’intérieur de la Justice et a fermé la porte à clef.»

À partir des maquettes de 1984, sont créées les sculptures grandeur nature de la Tempérance (en février) et du Choix ou des Amoureux (en mars). Elles sont réalisées en polyester par l’entreprise formée par Robert Haligon et ses fils. En avril, la maquette du Diable est achevée.

En 1985 et 1986, débute le travail sur les miroirs et les mosaïques de l’Impératrice (les miroirs bleus de sa chevelure), de la Papesse, de la Fontaine (l’escalier extérieur), du Magicien (son visage et les escaliers), de la Justice (la mosaïque noire et blanche), de la chapelle (les miroirs à l’intérieur) et du Pape (premières mosaïques posées).

Membre de l'équipe moulant des cermaiques sur le serpent de la La Papesse. Photo: © Dok van Winsen Membres de l'équipe attachant les mosaïque de miroirs sur La Maison Dieu. Photo: © Giulio Pietromarchi Jean Tinguely soude La Roue de Fortune. Photo: © Inconnu

1986-1987

1986-1987

1986

Niki de Saint Phalle passe une grande partie de l’année à Garavicchio, où d’autres sculptures sont installées. Ricardo Menon lui présente Marcelo Zitelli, qui deviendra un assistant et collaborateur important. Les miroirs de l’extérieur de la Tour sont achevés en 1986-1987.

Claudio Celleti commence à travailler au Jardin des Tarots.

Pendant la période 1987-1993, Niki séjourne à nouveau plus souvent à Paris où elle créera nombre d’œuvres de taille plus petite pour le Jardin des Tarots, dont la Mort, l’Ermite, le Fou, le Diable, le Chariot, le Pendu, l’Oracle, le Sage, le Monde, l’Étoile, la Conversation et le Pouf-serpent.

En mars, Niki crée une version agrandie (3 mètres) de la Lune (arcane nºXVIII) basée sur la maquette de 1983. Par la suite, elle jugera cette version trop petite et la remplacera par une plus grande (5 mètres) exécutée en 1992-1993.

Le Pape et la Justice sont terminés en 1987-1988. Niki demande à Pierre Marie Lejeune de créer des bancs autour de la fontaine au pied de l’Impératrice (le Sphinx). Pierre Marie Lejeune propose de réaliser un petit amphithéâtre avec des sièges creusés dans les rochers, qui sera construit avec l’aide d’autres membres de l’équipe.

À Genève, la galerie Bonnier montre des Œuvres récentes de Niki de Saint Phalle, dont plusieurs éditions limitées de pièces inspirées des sculptures du Jardin des Tarots: des sculptures polychromes et des bas-reliefs en polyester, céramiques et verre; des sérigraphies signées et numérotées et des vases polychromes en polyester sculpté. Les recettes contribueront au financement du Jardin des Tarots.

Les modèles de Lune et Le Choix a l’intérieur de L'impératrice. Photo: © Inconnu Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely avec Le Monde à La Commanderie, France. Photo: © Laurent Condominas Membres de l'équipe appliquent les mosaïque de miroirs sur Le Pape, Novembre 1986. Photo: © Giulio Pietromarchi

1988-1989

1988-1989

1988

Niki crée en janvier, avec son assistant Marcelo Zitelli, la version grandeur nature de la Mort (arcane nº XIII) à partir d’une maquette réalisée en septembre 1984. En juin, elle façonne l’Ermite en argile. Ces deux sculptures seront fabriquées en polyester par Haligon.

Le Magicien (arcane nº I) et la Papesse (arcane nº II) sont terminées en 1988-1989. Les réalisations suivantes seront l’Impératrice (arcane nº III) et, immédiatement après, l’Empereur (arcane nº IV).

Lasse de vivre à l’intérieur de «l’utérus de sa mère» – c’est-à-dire de l’Impératrice (le Sphinx) – qu’elle trouve trop oppressant, Niki de Saint Phalle se fait construire au Jardin des Tarots un atelier souterrain dans le style loft new-yorkais. Elle commence à y vivre une partie du temps et finira par y emménager totalement.

 

 

 

1989

Alessia Celletti vient travailler au Jardin des Tarots. Ricardo Menon meurt du sida. Niki est bouleversée par sa mort. Elle crée une sculpture de chat en mémoire de Ricardo pour qu’il y ait toujours un souvenir de lui au Jardin. Durant les années quatre-vingt-dix, le sida emporte nombre d’amis de Niki.

L’expérience du Jardin des Tarots se retrouve dans d’autres œuvres de Niki de Saint Phalle, notamment dans son usage des matériaux, par exemple des mosaïques vivement colorées ou d’éclats de miroir. En janvier, elle crée la maquette du Monde (arcane nº XXI) et la version en polyester est fabriquée par Haligon et ses fils. Une version recouverte de mosaïque sera installée au jardin des Tarots. En février, Niki réalise une version plus grande du Diable (arcane nº XV) inspirée d’un modèle créé en avril 1985. En août et en novembre, avec l’aide de son assistant Marcelo Zitelli, elle réalise respectivement le Fou (arcane sans numéro) et le Pendu (arcane nº XII) en argile.

Niki de Saint Phalle et Venera Finocchiaro au sein de son studio. Photo: © Laurent Condominas Niki de Saint Phalle peint le Chat de Ricardo, 1989. Photo: © Laurent Condominas Niki de Saint Phalle inscrivant les chemins de ciment. Photo: © Laurent Condominas

1990-1995

1990-1995

1990

En septembre, création d’une version plus grande de l’Assiette-fontaine d’après une maquette de juin 1974. Le Pendu (arcane nº XII) est installé dans l’Arbre de vie en novembre. La sculpture du Diable (arcane nº XV) sera installée le même mois.

Vers la fin des années quatre-vingt et au début des années quatre-vingt-dix, Niki de Saint Phalle passe de moins en moins de temps au Jardin des Tarots. Cela n’empêche pas les travaux de se poursuivre, car la maintenance du Jardin et de ses sculptures revêt une importance croissante. Dès 1992-1993, les sculptures commencent à être restaurées avec de nouvelles techniques de collage à base de silicones acétiques pour les miroirs et le verre. Parallèlement à cela, Niki travaille à la reconnaissance légale de son Jardin.

1991

Jean Tinguely meurt en août, à Berne. La santé de Niki se détériore tandis qu’elle travaille simultanément à la création d’un musée Tinguely à Bâle. Elle y fait la connaissance de l’architecte Mario Botta qui deviendra l’un de ses amis les plus proches.

La sculpture du Fou (arcane sans numéro) est installée au Jardin des Tarots en novembre. Comme c’est un vagabond, le Fou a déjà changé de place plusieurs fois et il va continuer…

1992-1993

Une nouvelle version, plus grande (5 mètres) de la Lune (arcane nº XVIII) est créée.

L’Assiette-fontaine (ou Nana-fontaine) est installée au Jardin des Tarots en mars 1993. La Lune (arcane nº XVIII) est achevée en juin.

1994

Pour des raisons de santé, Niki de Saint Phalle s’installe à La Jolla, en Californie, où elle passera les huit années qui lui restent à vivre. Elle établit un atelier pour le travail du miroir, du verre et de la pierre, éléments qui remplacent de plus en plus la peinture dans ses sculptures. Pierre Marie Lejeune effectue plusieurs voyages en Californie pour chercher des matériaux et mettre sur pied un atelier mosaïque.

1995

Gian Piero Ottavi vient travailler au Jardin des Tarots comme jardinier. Pierre Marie Lejeune conçoit et réalise des meubles en fer et en verre. En 1995-1996, presque toutes les mosaïques des sculptures sont achevées.

Pallas Athéna et Thoëris a l’extérieur du studio, 1990. Photo: © Laurent Condominas L’equipe travaillant sur le sol du Le Château de L'Empereur. Photo: © Inconnu Mario Botta et Niki de Saint Phalle dans son atelier de La Jolla, 1994. Photo: © Julie Bubar

1996-2002

1996-2002

1996-1998

«L’anti-boutique» du Jardin et son mobilier, créé par Pierre Marie Lejeune, sont mis en place par ce dernier aidé par d’autres membres de l’équipe. Les statuts de la Fondation du Jardin des Tarots sont déposés à Rome le 4 août 1997.

En 1997, Stefano Mancini prend ses fonctions d’administrateur du Jardin. Il succède à Gigi Pegoraro qui jusque-là s’était occupé des tâches administratives.

L’architecte Mario Botta construit un mur et une grille pour l’entrée du Jardin. «J’ai demandé à mon ami Mario Botta de faire une entrée du Jardin qui contraste avec ce qui se trouve à l’intérieur», écrit Niki. «Mario a fait un mur masculin, comme une forteresse, avec des pierres de la région et qui marque clairement la séparation entre le monde à l’extérieur et le monde à l’intérieur. Le mur symbolise pour moi une protection, comme le dragon qui protège le trésor dans les contes de fées.» Le Jardin des Tarots (qui a déjà attiré quelques visiteurs) ouvre officiellement au public le 15 mai 1998.

1999-2001

Vers l’an 2000, Tonino Urtis effectue deux voyages aux États-Unis pour enseigner à la nouvelle équipe de Niki, dans le sud de la Californie, les techniques de la céramique dont elle a besoin pour son dernier projet: le Cercle magique de la reine Califia.

2002

Fabio Mancini commence à travailler au Jardin des Tarots. Massimo Menchetti arrivera en 2004. Depuis les États-Unis où elle s’est installée, Niki de Saint Phalle n’a pas abandonné pour autant son Jardin. Elle prépare un labyrinthe pour lequel elle fait défricher un terrain et planter des piquets en fer. Mais le 21 mai, elle meurt à La Jolla, à l’âge de 71 ans. Après sa mort et selon ses vœux, toute nouvelle création au Jardin des Tarots est arrêtée. Le 8 juillet, la Région de Toscane accorde une reconnaissance juridique officielle à la Fondation.

Construction à l'extérieur de l'entrée conçu par Mario Botta. Photo: © Inconnu Vue d'ensemble du Jardin des Tarots. Photo: © Laurent Condominas